ESU: 2019-2020: une année académique à refaire pour un enseignement de qualité, selon Ados Ndombasi
- franyollagency
- 27 juil. 2020
- 3 min de lecture
RDC, ESU:

2019-2020 : une année académique à refaire pour un enseignement de qualité, selon l'honorable Ndombasi Banikina Ados.
Après la levée de l'État d'urgence sanitaire par le président de la République, le Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) Thomas Luhaka a immédiatement émis une correspondance programmant la désinfection des locaux universitaires le 27 Juillet, suivi de la reprise des activités académiques autres que les enseignements à partir du 3 août. Les cours proprement dits commencent le 10 août 2020.
Pour l'honorable
Ndombasi Banikina Ados " l’état congolais a donc décidé que l’année académique 2019-2020 ne puisse pas être blanche. Bien que fondée et louable, la préoccupation de ramener les étudiants congolais sur le banc de la science dans le cette année académique n’est pas favorable pour la qualité de notre enseignement supérieur et au vu du risque sanitaire lié à la pandémie de covid-19.
Pour cet élu, trois raisons justifient son opposition pour la reprise de l’année académique:
Premièrement, dès l’entame de l’année académique en cours, il y a eu plusieurs grèves de professeurs qui ont fait perdre aux étudiants presque 2 mois de cours. A ces deux mois de grève se sont ajoutés les quatre mois de confinement de suite de l’état d’urgence sanitaire et mesures de distanciation sociale imposée par le gouvernement. Ce qui veut dire, plus de la moitié de l’année académique (6 mois sur 9) est donc passée sans enseignement. Même avec la meilleure volonté du monde, ce retard sera difficile à rattraper sans compromettre la qualité de l’éducation.
Deuxièmement, le Ministre Luhaka préconise une reprise progressive de l’année académique en commençant par « des activités réunissant peu de personnes », notamment des soutenances de thèses ou des activités purement administratives. Les cours en masse ne vont donc pas reprendre immédiatement car le risque de propagation de la pandémie est à juste titre redoutée. Autrement dit, le retard déjà considérable ne fera que se creuser davantage.
Tout observateur avisé peut aisément conclure qu’il sera irréaliste de récupérer la partie perdue de l’année académique 2019-2020. Poursuivre cette année dans le contexte actuel reviendrait à sacrifier la qualité de l’enseignement sur l’autel d’un formalisme creux. Car, un cursus universitaire ne consiste pas en une succession mécanique d’années académiques, mais en l’acquisition effective par les étudiants d’un bagage intellectuel qui justifie les titres académiques.
Troisièmement et dangereusement, la reprise des cours dans les provinces non encore touchées par la covid-19 comporte un risque réel, au cas où ces provinces viendraient à être touchées après la reprise des cours. En effet, d’une part la levée de l’état d’urgence et le retour imminent des mouvements migratoires interprovinciaux vont inéluctablement accroitre ce risque. D’autres part, la surpopulation estudiantine dans nos campus universitaires (qui ont tous dépassé leur capacité d’accueil depuis plusieurs années) rendra difficile si pas impossible l’observance de la distanciation sociale et des mesures barrières.
En conséquent, estime t-il, l’heure n’est pas à la reprise des rassemblements publics de type estudiantin.
Comme solution, il recommande:
-Que 2019-2020 soit officiellement déclarée blanche et que les frais d’études payés par les étudiants pour l’année en cours soient reconduits pour l’année prochaine.
-Pour l’enseignement primaire et secondaire où les cours ont été dispensé pendant deux trimestres sur trois, il préconise la fin de l’année scolaire et l'évaluation des élèves de classes montantes en fonction des matières déjà dispensées et des tests déjà effectués avant le confinement.
-Pour les finalistes (examen d’état et TENAFEP), que les tests soient basés sur les matières étudiées et qu’un rattrapage s’organise avant le passage au cycle d’éducation suivant.
Ceci va de la qualité de notre éducation nationale et de la santé publique.
Bandundu, par Timothée Boke.
Comentarios