Georges Milumbu: «La Gratuité de l’enseignement au primaire met en mal le capital humain Congolais»
- franyollagency
- 22 juin 2020
- 2 min de lecture
RDC:

Georges Milumbu: « La Gratuité de l’enseignement au primaire met en mal le capital humain congolais »
La rédaction de Franyoll Agence a interviewé Georges Milumbu, doctorant en économie de l’éducation, qui est également communicateur du Front commun pour le Congo (FCC) sur la gratuité de l’enseignement en République démocratique du Congo.
Pour lui, le contexte du Congo est bon pour qu’il y ait gratuité de l’enseignement parce que nous avons beaucoup d’enfants en dehors de l’école. Mais la mesure a été mal prise et que rien n’a été préparé en amont».
Il déplore que cette mesure ‹‹mal prise›› puisse impacter sur la qualité de l’enseignement, car l’objectif de l’école n’est pas les bâtiments ni la présence des enseignants mais également le fait que l’enfant soit capable de lire et écrire. Ainsi, cette mesure prise dans la précipitation ne permet pas aux enfants de savoir lire et écrire.
Abordant la problématique de nombre d'écoles publiques, Georges Milumbu estime que l'État congolais n'a pas beaucoup d'écoles dans certaines provinces.
Au Lualaba et Haut Katanga par exemple, l'État ne dispose que très peu d'écoles.
Au Lualaba et Haut Katanga où il y a respectivement 85 et 75% d’écoles privées contre 15 et 25% seulement des écoles publiques, il est vraiment impossible
que ces 15 ou 25% de ces écoles puissent absorber tous les enfants en âge scolaire au cas où le secteur privé fermait.
Il indique également que la gratuité de l’enseignement qui est une mesure courageuse appréciée par les congolais, souffre seulement en terme de la qualité et d’absorption des élèves à l’école, la rationalisation des ressources humaines, la qualité du processus enseignement-apprentissage.
Avec un nombre très élevé d’enseignants nouvelles unités dans ce système éducatif, sans oublier le clientélisme et la corruption dans la mécanisation des nouvelles unités; la gratuité de l’enseignement démontre déjà ses limites.
Il y a également les problèmes des locaux. Dans certaines salles, vous trouverez plus de 130 élèves dans une seule classe, en face d'un enseignant de plus de 60 ans qui est physiquement fatigué pour une leçon de 30 minutes. Même un ange ne saura pas faire le suivi de tous ces enfants en moins de 15 minutes.
Ainsi, il préconise:
1. Une reforme du SECOPE, qui est une boîte noire qui n’aide en rien l'État congolais dans la rationalisation de ses ressources ;
2. Engager un dialogue avec les confessions religieuses pour qu’elles collaborent étroitement avec les sous-divisions et pools d'inspection
3. Construire les bâtiments scolaires pour réduire les effectifs dans les classes pléthoriques tout en s'assurant de la prise en charge de nouveaux animateurs...
Pour Georges Milumbu « Si la qualité de l’enseignement est mise en mal, c’est le devenir de tout un pays qui est mis en mal » car il y a moins des ressources qui ont été mobilisées pour l’enseignement, a-t-il souligné.
Pour rappel Georges Milumbu est un expert en éducation, doctorant en économie de l’éducation et enseignant d’université.
Kinshasa, par Timothée Boke.
Comments