"Je crois que beaucoup de sénateurs doivent regretter d’avoir voté aveuglement Alexis Tambwe Mwamba"
- franyollagency

- 2 mai 2020
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RDC: «Vous êtes tous des mandataires. Ne l’oubliez jamais » Page d'opinions libres de Me Jean Claude Katende président de l'Asadho.

Le mandataire est une personne qui a reçu d’une autre les pouvoirs d’accomplir une mission en son nom et pour son compte. Par leur nature, les pouvoirs qui sont donnés au mandataire comportent aussi l’obligation de rendre des comptes au mandant. Personne ne peut accepter d’être mandataire et refuser d’être soumis au devoir de redevabilité. Tous les animateurs des institutions (Président de la République, Président de l’Assemblée Nationale, Président du Sénat, députés, Premier Ministre, ministres, gouverneurs…) sont des mandataires soumis au devoir de redevabilité. Le Président de la République rend des comptes au peuple. Le Président de l’Assemblée Nationale et celui du Sénat ont des comptes à rendre respectivement au peuple, aux députés nationaux et aux Sénateurs. Ils ne peuvent pas se soustraire à cette obligation. C’est en refusant de rendre directement compte en rapport avec les travaux réalisés dans l’aile du Sénat au Palais du Peuple que Monsieur Thambwe Mwamba, Président du Sénat, a trahi les sénateurs. Il a violé le devoir de réserve et commis plusieurs infractions (diffamation, imputations dommageables…) à l’égard de sa collègue, madame Goya Kitenge.
En exigeant, par écrit, que le Président du Sénat s’explique sur les travaux réalisés avec les fonds publics au Sénat, Madame Goya Kitenge n’a pas commis ni une faute ni une infraction. Quel que soit ce qu’on pourrait lui reprocher, vrai ou faux, sur d’autres questions, la sénatrice a raison. Saisi par écrit, le Président du Sénat était dans l’obligation de répondre par écrit à la lettre de sa collègue. Par contre, il a profité de sa position, des pouvoirs qu’il a au Sénat pour parler des choses indignes dont la nation n’avait pas besoin d’entendre. Au-delà du fait qu’il a porté atteinte aux droits de sa collègue, Monsieur Thambwe Mwamba a trahi toute une nation en racontant des choses qui l’ont rendu indigne pour la fonction qu’il occupe.
Monsieur Thambwe Mwamba a oublié qu’il dirige une institution des sages et qu’il est le remplaçant du Président de la République dans les conditions prévues par la Constitution. Il est un personnage important au sein des institutions. Se rendant indigne devant toute la nation, Monsieur Thambwe Mwamba s’est rendu coupable non seulement à l’égard de sa collègue, du Sénat, mais surtout à l’égard de la nation. En principe, il doit démissionner. Il est tombé dans l’indignité totale. S’il ne démissionne pas, les sénateurs doivent le destituer. L’ancien Président Kabila, chef du FCC, doit retirer son soutien à Monsieur Thambwe Mwamba. A l’époque, lors de l’élection du Président du Sénat, j’avais dit que Monsieur Thambwe Mwamba ne convenait pas à ce poste. On ne m’avait pas cru, la preuve est là.
Je ne dis pas que Monsieur Bahati Lukwebo est un saint, en rapport avec tout ce qui s’est passé sous le régime de l’ancien Président KABILA, mais il serait mieux que Monsieur Thambwe Mwamba. Je crois que beaucoup de sénateurs doivent regretter d’avoir suivi aveuglement le mot d’ordre du FCC. Il est clair aujourd’hui que les congolais veulent que le Procureur près la Cour de Cassation se saisisse du dossier des travaux réalisés au Sénat pour y voir plus clair. Autant la justice s’est intéressée aux travaux réalisés dans le programme de 100 jours du Président de la République, autant elle doit s’intéresser aux travaux réalisés au Sénat avec l’argent de l’Etat. On doit y voir plus clair. Personne ne doit profiter des travaux publics pour se faire du FRIC PERSONNEL ou acheter du meilleur champagne.
Madame Goya Kitenge doit porter plainte formellement contre Monsieur Thambwe Mwamba. Elle ne doit pas s’arrêter seulement à l’agitation qu’on l’a vu faire dans la salle du Sénat. Elle doit refuser tout conciliabule au sein du FCC. Elle a le devoir de faire respecter toutes les femmes du Congo qui sont blessées par le comportement du président du Sénat. Si elle ne porte pas plainte, tous les congolais comprendront le vrai fond de l’affaire, ce qui va porter un coup dur à la lutte pour le respect des droits de la femme. Il est temps que les animateurs des institutions comprennent que le pays n’est pas leur bien personnel.
Kinshasa, le 02 mai 2020 Me Jean Claude KATENDE (Whatsap +243811729908) Le Gardien du Temple.


















































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