LE DÉNOUEMENT DU PROCÈS DE L'AFFAIRE 100 JOURS.
- franyollagency
- 12 juin 2020
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RDC:

La cinquième journée du procès de l'affaire 100 jours a tenu toutes ses promesses. Elle était consacrée aux plaidoiries. Pour le ministère public, Kamerhe a bel et bien détourné l'argent du trésor public. C'est pourquoi il demande au président du tribunal de grande instance d'établir cette infraction pour les prévenus Kamerhe, Muhima et Jammal.
‹‹ 20 ans de travaux forcé et dix ans de perte de droits d’exercer une fonction publique » contre Vital Kamerhe, le directeur de cabinet du président Tshisekedi. C'est la demande du ministère public. Le ministère public a aussi requis notamment le remboursement de 47 millions de dollars et le paiement de 100 millions USD de dommages et intérêts à l’État congolais. Il a présenté plusieurs faits accablants les prévenus Vital Kamerhe, Sammih Jamal et Jeannot Muhima Ndole.
« Nous sommes dans un processus de toile d’araignée… au centre de tout il y a Vital kamerhe. Ils accèdent au pouvoir en janvier 2019. Après, il paralyse le gouvernement Tshibala par un communiqué interdisant le décaissement des fonds. A côté de kamerhe, il y a sa famille biologique et politique. Dans sa famille biologique il y a un certain Massaro qui connait les enfants de Jammal ».
« Nous voyons également de mouvements suspects de grosses sommes d’argent dans différents comptes bancaires des membres de la famille Kamerhe juste lors du premier paiement du programme des 100 jours, entre avril et mai 209. Un agent de la Sonas (Daniel Massaro, parvient à acheter un immeuble à 1 million, une maison à 600 mille dollars… Son épouse, Amida Shatur qui a obtenu les cadeaux du mariage : 800 mille dollars, 30 milles euros et les 11 millions de francs CFA, en février, a préféré d'aller déposer cela dans les comptes bancaires qu’en avril… ».
En outre, aux côtés d’une concession à 1 million de dollars, et une autre à 600000 dollars du prévenu Massaro, Kamerhe a acquis une maison, Hamida Shatur son épouse une, Dahida Mpiana sa belle fille une maison, Marie-Josee Mengi la collaboratrice d’Hamida une vaste concession. Le couple Kamerhe a acquis également un hôtel de trois étages à deux pas de champs Elysées à Paris, a un compte à 2 millions d’euros aux côtés de 800000 autres dollars, 30000 euros et 11 millions de francs CFA dans des comptes de son épouse… »
S’en prenant à la société Samibo de Sammih Jamal, le ministère public considère cette société comme une société-mallette, du fait qu’elle n’ait pas de déclaration à la Caisse Nationale de sécurité sociale ou encore la TVA, surtout qu’elle n’ait nullement d’adresse physique.
« Qu’est-ce que la Présidence de la République vient faire au dédouanement des marchandises d’un prestataire privé, pourquoi la Présidence vient aider financièrement un privé qui a déjà été entièrement payé ? », une question de la partie civile qui introduit Muhima dans cette affaire tentaculaire. Pour leur part, le collectif d’avocats de Kamerhe se disent non convaincus, le ministère public parait pour eux incapable de prouver la participation de leur client. Ceux de Jammal estime que ce dernier a bel et bien fait une partie de son travail et que cela continue, aux vues de quelques centaines de maisons préfabriquées déjà montées. La défense de Muhima estime que l’État doit d’ailleurs quelques frais à ce fonctionnaire qui, non seulement à rempli sa mission, mais a même utilisé ses propres moyens financiers.
Prenant parole en dernier ressort, les trois prévenus ont clamé leur innocence. Et le directeur de cabinet a traité de « politique » le procès, après qu’il ait assuré avoir dit plutôt à son épouse, « la messe est dite… »
Sammih Jammal et Kamerhe Lwakanyinginyi Kingi, respectivement directeur général de la société Samibo Sarl et l’agent public de l’État à l’occurrence personnel politique de la présidence de la République, sont poursuivis pour avoir « détourné la somme globale de 48.831.148 dollars américains, qui était remise à la société Samibo Sarl pour achat et érection de 1500 maisons préfabriquées dans le cadre du projet de logements sociaux au profit de 5 provinces de la RDC (…) inscrit au programme d’urgence des 100 jours du président de la République. Ces faits sont prévus et punis par les articles 21 et 23 du code pénal livre 1er et 145 livre 2 », avait dit le Tribunal à la première audience.
Pour poursuivre, « les deux prévenus ont également détourné une somme de 2.137.500 dollars américains », remise à la société Housmal Sarl pour achat et érection des maisons préfabriquées pour les policiers et militaires congolais. Enfin, Vital Kamerhe et Muhima Ndole, fonctionnaire de l’Etat, sont en outre poursuivis pour la disparition de « 1.154.800 dollars américains, somme remise à ce dernier pour le dédouanement de containers portant les matériaux de maisons préfabriquées. »
Le jugement est prévu pour le 20 juin prochain où la population plaide pour qu'il n'y ait aucune coupure du courant
RDC: par Timothée Boke.
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